Dimanche temps moyen beau. Ce qui pour nous signifie beau temps, arrivée au port en début d’après-midi (travail oblige) Après déchargement des deux trois bricoles transportées pour deux jours… déjeuner de midi.

Pour nous ici trop de bruit. Beaucoup de bateaux autour sont occupés aujourd’hui, incompréhension de voir tous ces gens qui « caravanent » leurs bateaux

Au vu de tous les équipements qu’ils ont, ils feraient de sérieuses économies en troquant leurs embarcations contre de réelles caravanes… Bref petit repas avalé, chacun prend sa place. L’équipage commence à être bien rodé !                                Inimaginable ! Semblent penser tous ces braves gens vautrés dans leurs embarcations…

Ben oui, il est 17h braves gens et nous autres on a même pas lavé le navire avant de sortir, mais on sort !

Il fait BEAU pas chaud mais BEAU dans un pays où quand il ne pleut pas tout le monde est ravi. Aujourd’hui il fait donc beau, un léger vent pas de houle et de toute façon nous n’allons pas loin. Une petite baie juste en face pas loin de l’écluse.

Quelques bateaux aux mouillage. Petit fond de cinq mètres.

On mouille.

Nous avons choisi cet endroit pour nettoyer « dessous » Mais non pas le fond de la mer ! La coque quoi !

Bouteilles vérifiées, assez d’air : 80 bars pour moi et mon binôme 300 bars dans la carbone. Vite à l’eau direction le mouillage en premier.

                               Une vieille habitude qui évite les soucis de remontée d’ancre.

Nous sommes munis, l’un d’un couteau de plâtrier, l’autre d’une brosse et dans ma stab une grosse éponge. La grosse éponge je la perdrai très vite et comme elle flotte, les mouettes vont s’acharner dessus croyant voir un morceau de comestible.

Dessous c’est noir, fond de vase. La grosse chaine fait juste un trait au fond, elle disparaît sous 20 cm de vase noire. L’ancre est tout a fait invisible.

On remonte sous la coque, je pensais ne trouver que des algues ! En fait en trois mois de temps toutes une colonie de petites coques blanches sont venues coloniser la quille. Des balanes.

L’hélice de chalutier est dans le même état !! Quand j’ai fini elle brille comme une neuve, l’arbre est magnifique !

Les anodes … oui bon, un peu bouffées, là à ce moment je pense « tiens, il faut que je fasse une photo pour montrer cela sur Héo".

Je pense que peut être dans quelques années on pourra faire « un direct » avec images !

Il n’y a pas encore de moules mais quand même cela tombe par grappes avec le couteau à mastic. Maintenant le navire va voler sur l’eau !

Pour la petite histoire le dernier carénage a été fait à la sortie de l’eau en France avant qu’il ne soit abandonné sur le terre plein de Port Saint-Louis.

Et c’était il y a cinq ans…oui presque 6 ! Un carénage consiste à passer une couche d’antifouling (anti-écolo) et de mettre le bateau à l’eau dans les 24h.

CQFD ou bien : Tu l’as dit bouffi !

Une heure et demie après, le bateau est délesté de tout le surplus embarqué, c’est psychologique bien sûr, mais j’ai l’impression qu’il est plus haut sur l’eau !

Mon fidèle compagnon (Moniteur Fédéral) s’est battu contre les mouettes pour récupérer la grosse éponge au péril de sa vie ! Il n’y a presque plus de vent, c’est l’heure magique, lumière chaude, encore deux trois bateaux, le plus près à au moins 100 m.

Plus loin les grandes éoliennes tournent encore un tout petit peu.

Les cormorans rivalisent avec les mouettes, les sternes, les pies huitrières et les autres « oiseaux » (je ne connais pas la marque) pour plonger et repartir de plus belle, en ballet tout la haut dans le ciel rougeoyant.

Quelques bateaux passent au loin majestueux avec leurs grands pavillons qui effleurent l’eau.

Une petite douche et bien sur, on a bien mérité : Un petit apéro !

Santé, vive la France !

On reste là dans le cockpit à regarder tout cela sans bruit, sans parler…                                C’est comme les biscuits d’apéritif… le bonheur.

Doucement, faut pas se ruer dessus, il suffit simplement de savoir l’apprécier.